(249)                                NOTICE PRÉLIMINAIRE.                                       9
fait, lui intima l'ordre de retirer ces garnisaires et de ne plus s'inquiéter d'une exécution testamentaire dont la Cour seule se réservait la connais­sance1.
Cette digression nous a fait perdre de vue un instant les présentations et soumissions de testaments accomplies par les testateurs en personne. En voici quelques exemples :
Le lundi 29 janvier i4o3, Pierre Philippeau, prieur de Saint-Éloi, vint devant le Parlement et, sous les yeux de J. Garitel, conseiller, de Jean du Bois, secrétaire du roi, de Hugues Moulin et de plusieurs autres témoins, soumit à la Cour l'exécution de son testament. Le io février suivant, Jean de Folleville, qui exerça de 1889 à 14oi la charge de prévôt de Paris, apporta lui-même son testament pour le faire enregistrer; quelques années plus tard, ayant pris de nouvelles dispositions, il eut soin de les communiquer au Par­lement et d'en demander l'enregistrement. Le dernier jour de février de l'année 1407, "Iean Creté, maître des comptes, déposa également l'acte con­tenant l'expression de ses dernières volontés. Le 19 septembre de cette année, l'évêque de Bayeux, en présence des présidents et conseillers assemblés, exhiba son testament, qu'il déclara soumettre au Parlement, «et requist icellui testament estre seellé du signet de la dicte court,» ce qui lui fut octroyé.
Lorsque le testateur avait manifesté son intention de confier au Parlement l'exécution de ses dernières volontés, la Cour se considérait comme investie du droit de retenir, nonobstant opposition quelconque, la connaissance du testa­ment. Tel fut le cas après la mort de Renaud de Trie, amiral de France; Marguerite de Trie et Jacques de Trie, en leur qualité d'héritiers pour partie de sa succession et d'exécuteurs testamentaires, firent présenter au Parlemen-t des lettres royales, en conformité desquelles la Cour reçut la soumission du testament et ordonna d'enlever à la veuve du défunt l'acte en question pour l'enregistrer.
Le jour même où les exécuteurs testamentaires apportaient un testament pour en soumettre l'exécution au Parlement, on leur faisait prêter serment de remplir fidèlement, la mission confiée à leurs soins, et la Cour nommait im­médiatement deux commissaires, généralement deux conseillers, chargés d'ouïr le compte de l'exécution testamentaire. Le répertoire tenu par les greffiers
1 Arch. Nat.,x14i48.,fol. 146 v°.